Art & Design

ENSA Dijon

12.03.2020

Autre évènement

VALÈRE COSTES – ÉTHIQUE ET ANTHROPOCÈNE, L’ART DEVIENT-IL MORAL ?

14h à 17h30 • Atelier Multiples ENSA Dijon

[Intervention réservée aux étudiant-e-s de l’ARC et des options (Hors limites et Praxis) pour qui la présence est obligatoire].

L’expansion croissante des activités humaines et ses conséquences sur terre ont conduit les scientifiques à devoir renommer la période géologique actuelle.

Le terme “anthropocène” est proposé par Paul Josef Crutzen en 1995 et est dorénavant relayé par tous les médias de manière massive et ce, parfois jusqu’à saturation.

Devenu véritable mouvement artistique mondial, les travaux des artistes de l’anthropocène ont adopté les formes les plus diverses. Leurs œuvres, souvent dématérialisées, empruntent les techniques d’investigation des scientifiques, des journalistes ou enquêteurs. La diversité des propositions et des médiums est stimulante mais les œuvres ont, la plupart du temps, un dénominateur commun : l’éthique.

L’artiste doit-il se positionner sur un champ déontologique ? Appartient-il à l’Art de définir les contours d’une bonne conduite ? L’Art doit-il être le délateur de cette part de nous-mêmes qui laisse son empreinte sur le milieu ?

“ Mon intervention va, dans un premier temps et sous la forme de la constitution d’une sorte de dessin/diagramme, faire un tour d’horizon des différentes pratiques et des positionnements des artistes qui abordent ces problématiques environnementales. Dans un second temps, une lecture philosophique de ses enjeux mettra en perspective la notion toute relative d’activité artificielle. Sortis de la posture culpabilisante, nous pourrons ainsi, en utilisant le diagramme, plus aisément positionner notre travail artistique face à ces problématiques. Je proposerai donc une présentation suivie de discussions autour de ces enjeux et des travaux effectués par les étudiants. Mes recherches graphiques menées lors d’expériences sur des territoires vierges de l’empreinte humaine, viendront étayer cette intervention ”.

30 x 20 cm – Crayon sur papier
                                   2019

 

Biographie de l’artiste

Valère Costes est diplômé de l’ENSA Dijon en 2000. Il intègre la notion de respiration en tant que phénomène de captation du monde et crée des protocoles techniques robotiques inspirés de manifestations naturelles. Ils sont des objets métaphoriques de la respiration et de notre connexion au réel. Son art ne revendique que sa propre forme, pourtant cette forme est bavarde et s’inscrit dans un contexte alarmant et désarmant. Son travail ne traite pas de l’embarras causé à l’écosystème, mais interroge l’idée de la nature elle-même à travers le prisme d’un monde technologique, scientifique et culturel.

En 2005, Costes introduit l’aléatoire dans ses installations. En 2007, ses recherches dans la forêt équatoriale d’Amérique du Sud marquent le début d’une série d’expériences radicales – poursuivies plus tard au Canada et en Asie – qui l’amènent à créer en lui-même une jauge d’estimation de la dimension culturelle de ce que l’on croit connaitre des milieux.

Costes a créé plusieurs protocoles impliquant la rencontre des mécanismes humains et techniques. De l’installation immersive à l’œuvre qui remet en question la temporalité, Costes joue avec l’aspect naturel. En 2013, il reçoit le prix international de la Fondation Schneider, pour sa sculpture qui inverse la pluie.

Costes travaille actuellement sur un projet débuté en 2019 en résidence à la «Villa Saïgon» de l’Institut français du Vietnam, où les rituels animistes sont confrontés à des dispositifs sauvages dans l’espace public.

Valère Costes, est invité par Carlos Castillo (enseignant Ensa Dijon), dans le cadre de l’ARC Modus Operandi.

 

 

Bonsai factory 2 Aluminium, plante, moteur. Étude préparatoire 120 x 120 x 40x cm Programme Villa Saïgon, Institut français du Vietnam, 2019 Crédit photo : Valère Costes