Axes de recherche
L’unité de recherche (UR) « Art & société »
Créée en collaboration avec la Maison des Sciences de l’Homme de l’Université de Bourgogne (MSH Dijon), l’Unité de Recherche (UR) « Art & Société » organise l’ensemble des activités de recherche au sein de l’ENSA Dijon.
Avec les pôles Pédagogie et Relations internationales, elle fournit le soutien humain, matériel, financier, technique, institutionnel permettant de mettre en œuvre la recherche, et travaille à la diffusion, à la valorisation et à la reconnaissance de la recherche qui s’exerce en art et en design au sein de l’école.
Elle comprend dans ses membres l’ensemble des enseignants de l’école – artistes, designers, théoricien·ne·s –, engagé·e·s dans des activités de recherche, parallèlement à leurs missions d’enseignement ainsi qu’à leurs pratiques professionnelles, artistiques, de design et théoriques individuelles et indépendantes. La recherche réfléchit ainsi les médiums artistiques (design, dessin, peinture, performance, photographie, son, vidéo, volume, etc.) et les formes de savoir (histoire de l’art, philosophie, esthétique, théorie de la culture) pratiqués dans l’école.
La recherche en école d’art : invention, expérimentation, mise en commun
Si l’art et la science — qu’il s’agisse des sciences humaines et sociales, des sciences formelles (logique, mathématiques) et naturelles (physique, biologie, etc.) ou encore des sciences de l’ingénieur — diffèrent par leurs critères internes et leurs finalités propres, ils n’ont jamais été étrangers l’un à l’autre. La recherche leur est consubstantielle, et l’un comme l’autre constituent des activités relevant de logiques d’expérimentation et d’invention.
Au cours de leur histoire, l’art et la science (et la technologie) n’ont cessé d’être interpellés voire provoqués l’un par l’autre : de la géométrie, de la physique ou de la théorie des émotions aux épistémologies contemporaines issues des sciences de l’environnement (écologie), des technologies numériques et de leurs enjeux anthropologiques, comme celles des études de genre et des approches postcoloniales des théories de la culture et de la domination.
Parce que l’interrogation sur les formes de restitution de la recherche appartient au processus-même de la recherche, et tandis qu’aujourd’hui, dans le monde scientifique, de nouvelles formes de démarches et de restitution de la recherche sont en voie d’émergence (practice-based-research, etc.), l’Unité de Recherche « Art & Société », tout en s’appuyant sur les formes académiques consacrées de la mise en commun des résultats de la recherche (colloques, publications), initie, encourage et accompagne l’invention de nouvelles formes, souvent hybrides, spécifiques à la recherche en école d’art : expositions, dispositifs, œuvres collectives…
Partenaires institutionnels
- Pôle d’Action et de Recherche en Art Contemporain de Dijon (ENSA Dijon – centre d’art le Consortium – FRAC Bourgogne – Musée des Beaux-Arts)
- Société des Nouveaux commanditaires Arts et Sciences
- Réseau des Écoles Nationales Supérieures d’Art
- Plateforme des écoles d’art de Bourgogne-Franche-Comté
- Dijon Métropole
Partenaires scientifiques
- Maison des Sciences de l’Homme (MSH Dijon), Université de Bourgogne USR CNRS 3516
- Laboratoire ARTEHIS (Archéologie, Terre, Histoire) ; CNRS (Institut des Sciences Humaines et Sociales et Institut Écologie et Environnement), de l’Université de Bourgogne et du Ministère de la Culture et de la Communication. Il est lié à l’INRAP
- CESAER – Centre d’Économie et de Sociologie appliquées à l’Agriculture et aux Espaces Ruraux (dijon.inrae.fr/cesaer) INRAE
- Institut Agro Dijon, Institut national supérieur des sciences agronomiques, de l’alimentation et de l’environnement (institut-agro-dijon.fr)
- LIR3S (Laboratoire Interdisciplinaire de Recherche « Sociétés, Sensibilités, Soin » (Université de Bourgogne) (tristan.u-bourgogne.fr/CGC/accueil/CGCAccueil.htm)
Structuration de la recherche
La recherche à l’ENSA Dijon s’organise à partir de 2 axes thématiques structurants, transversaux et transdisciplinaires. Ces axes, non exclusifs l’un de l’autre, permettent d’identifier le(s) domaine(s) dans le(s) quel(s) les membres de l’Unité de recherche situent leur activité de Recherche.
Axe 1 — Matériaux, médiums, intermédialités
Cet axe interroge les relations des médiums à leurs propres spécificités (procédures, méthodes, histoires) et leur propre identité, ainsi qu’aux types d’altérités qui les questionnent (hybridations des formes et traductibilité des langages ; relations formes « savantes » / formes « populaires » ; nouvelles technologies ; relations art / culture ; autonomie et hétéronomie de l’art ; question de l’exposition ; etc.).
Axe 2 — Crises, contextes, combats
Cet axe aborde la question de l’art et du design à la lumière de leurs relations avec le savoir et le pouvoir, en tant qu’ils interrogent les pratiques et les dispositifs de visibilité et d’invisibilité, éventuellement générateurs de violence. Dans cette perspective, les pratiques artistiques et de design croisent les formes de savoirs et les pratiques militantes (écologie, féminisme). D’où une insistance particulière sur la question de l’inscription, du lieu (espaces urbains, mondes ruraux, marges, migrations), et de leurs contraires (les non-lieux, le déracinement, etc.).
Au sein de ces deux axes peuvent s’organiser des événements ponctuels (publication, colloque, exposition, etc.) ou bien des programmes de recherche de plus grande ampleur.
Programmes de recherche
1 / Programme « Nouveaux commanditaires »
Responsables de l’axe de recherche : Mari Linnman et Pierre Marsaa, Société des nouveaux commanditaires arts et sciences.
Co-dirigés par une médiatrice et un médiateur « historiques » de la Société des Nouveaux commanditaires, cet axe de recherche a pour objectif d’expérimenter le processus de médiation singulier que le protocole des Nouveaux commanditaires met à l’œuvre.
Comment accompagner des citoyens engagés et confrontés à des enjeux de société ou de développement d’un territoire, en associant des artistes et des chercheurs à leurs réflexions ?
À travers la mise en place d’une série de situations (ce que l’on appelle souvent workshops ou ateliers collaboratifs) nous chercherons à cerner les processus qui sont à l’œuvre : comment constituer un groupe de réflexion ? Comment agit-il ? Comment prend-il les décisions, qui doit-il rencontrer pour partager ses préoccupations, ses savoirs ? Quel rapport ce groupe entretient-il avec l’autorité, l’Histoire, la légitimité, l’argent, l’art… ?
Ces situations réunissent des chercheurs, des artistes, des étudiants, des professeurs, des médiateurs et des représentants de la société civile. À l’image d’un groupe de Nouveaux commanditaires et grâce à son caractère hétérogène, il s’agit d’inventer de manière commune les circonstances qui permettront aux membres de chercher ensemble, sur un pied d’égalité.
Ces situations seront organisées tout au long de l’année autour de thématiques qui seront débattues ensemble, dans le cadre d’un « bureau » de médiation constitué en début d’année.
2 / Programme Mutations Urbaines
Responsables de l’axe de recherche : Laurent Matras, Hélène Robert, Leila Toussaint (ENSA Dijon)
ARC associé : ARC « MUUR – Atelier de Recherche sur les Mutations URbaines (resp. Laurent Matras, Hélène Robert, Leïla Toussaint)
Le programme de recherche transdisciplinaire « Mutations urbaines » s’inscrit dans le prolongement des enseignements de Licence et de Master délivrés par l’équipe de l’option Design de l’ENSA Dijon (studios de projet, cours, ARCs, workshops). Il réunit designers, architectes, scénographes, paysagistes, artistes et théoriciens tous domaines confondus dans un espace commun de réflexion, d’imagination, de proposition et d’expérimentation urbaines fortement enracinées dans les réalités écologiques, sociales et politiques de la ville à l’ère de l’anthropocène.
La crise écologique qui frappe actuellement l’humanité — la pollution, l’épuisement des ressources naturelles, la destruction des écosystèmes, la disparition de la biodiversité, le réchauffement et le dérèglement climatiques, la multiplication des épisodes extrêmes comme les sécheresses ou les vagues de chaleur —, ainsi que ses conséquences économiques, sociales et politiques, nous obligent à repenser de manière radicale, non seulement nos modes de production et de consommation, mais aussi nos manières de vivre, et en particulier de vivre la ville, c’est-à-dire de produire et de consommer de l’espace et du temps. Elle questionne nos pratiques de l’espace et nos chorégraphies du quotidien.
Les villes, particulièrement vulnérables aux effets de la crise environnementale, sont pour une importante part responsables de celle-ci. Ce qui signifie qu’elles peuvent aussi être le lieu de solutions locales à ce problème global.
Le design, longtemps cantonné dans la sphère du marketing, constitue aujourd’hui un ensemble ouvert de réflexions, de pratiques et de dispositifs, au croisement de la recherche et de la création, travaillant, à même la perception sensible (« affordance »), sur les représentations et les usages de notre environnement, comme vecteurs de transformation des espaces urbains.
Penser et pratiquer la ville comme un écosystème à part entière, prendre soin (« care ») de la biodiversité végétale et animale qu’elle abrite, promouvoir une agriculture urbaine visant une autonomie alimentaire sans danger pour l’environnement, et plus globalement repenser les relations ville / nature, cela suppose ainsi une réflexion sur les activités et les temporalités socioéconomiques de la ville. À l’image des slow cities qui essaiment partout dans le monde, les villes doivent aussi incorporer les mobilités douces (vélo) et les moyens de déplacements non carbonés dont la croissance actuelle est révélatrice.
L’éco-design réfléchit aux impacts environnementaux des matériaux et des formes qu’il met en œuvre, prône le low tech, le do it yourself, l’auto-construction et le réemploi, en s’inspirant des pratiques vernaculaires. Cette relation au travail de la matière nourrit une relation à l’espace par le réinvestissement des zones laissées vacantes ou sans qualité par la modernisation ou la crise économique : friches industrielles et interstices urbains peuvent être les lieux d’un « urbanisme transitoire » où s’expérimentent des manières autres de vivre collectivement la ville, et une place de parking ou un frontage devenir par micro-intervention (acuponcture urbaine) des espaces d’ « urbanisme tactique » comme autant de gestes — légers et joyeux, temporaires et festifs — visant à reconquérir les rues.
Devant la tendance à la standardisation, à l’uniformisation fonctionnelle, à l’homogénéisation sociale et en fin de compte à la stérilisation d’espaces publics privatisés consacrés de plus en plus exclusivement au commerce et à la consommation sous vidéosurveillance, il s’agit d’imaginer des formes inventives d’habiter la ville qui soient susceptibles de la revitaliser.
Parallèlement, partout se font entendre de plus en plus fort les aspirations des citadins à une démocratie urbaine renouvelée — un « droit à la ville » —, dans laquelle les citoyens, sous une forme collaborative ou participative, se voient activement impliqués dans les projets mis en œuvre par les acteurs privés et/ou publics, portant sur leurs espaces de vie, qu’il s’agisse d’une rue, d’une place, d’un quartier, d’un lieu de vie, de travail, ou encore d’un endroit auquel aucune fonction n’est définie par avance, et qui se réinvente au gré des usages.
L’idée d’une ville désirable — où la notion de plaisir n’est plus annexée au consumérisme — parce qu’équitable (ouverte à tou·tes) exige en effet la prise en compte de la diversité et de l’imprévisibilité des usages et des usagers, quels que soient leur âge, leur genre ou leur origine sociale ou culturelle. Les nouvelles pratiques du design urbain se nourrissent ainsi des apports des théories critiques contemporaines (théories féministes et critique du genre, théories postcoloniales, écologie politique, théories du care). Le programme « Mutations urbaines » s’inscrit ainsi dans le sillage tracé par de nombreux collectifs pluridisciplinaires réunissant urbanistes, vidéastes, designers, écrivains, architectes, philosophes, scénographes, sociologues, paysagistes… (Bellastock, EXYZT, Le Bruit du frigo, Encore heureux…) avec lesquels il est régulièrement conduit à travailler.
Expérimentations in situ, workshops, colloques, publications — comprenant des traductions inédites d’auteurs anglosaxons aujourd’hui incontournables — composent l’ensemble des activités de recherche du programme.
Pour décentrer le regard et approfondir les explorations, le programme de recherche « Mutations urbaines » s’appuie sur le partenariat de l’ENSA Dijon avec l’École des arts et du design de l’université technologique d’Hubei de Wuhan (Chine), avec la mise en œuvre de workshops croisés.
3 / Programme Peinture et couleur
Responsables de l’axe de recherche : Alain Bourgeois, Anne Brégeaut et Bruno Rousselot (ENSA Dijon)
ARC associé : Pratiques Contemporaines de la peinture (resp. Alain Bourgeois, Anne Brégeaut et Bruno Rousselot)
À l’origine école de dessin, l’ENSA Dijon développe en son sein un programme de recherche centré sur les pratiques actuelles de la peinture.
Ce programme s’inscrit dans le sillage des enseignements délivrés aux étudiant·e·s en Licence et Master (cours théoriques et ateliers, ARCs et workshops). Il s’appuie sur les espaces et les structures de l’école consacrés à la peinture et à la couleur : l’atelier de peinture et l’observatoire européen de la couleur (ECO), qui cartographie les relations entre théories scientifiques de la couleur et pratiques artistiques contemporaines.
Associant étroitement critique historique, réflexion théorique et pratique expérimentale, les activités du programme de recherche « Peinture et couleur » se veulent ouvertes et multiformes : Invitations d’artistes internationaux en présence d’une de leurs œuvres (Olivier Mosset, Pierre Mabille, Eva Nielsen, Philippe Mayaux et Yan-Pei Ming), Conférences et cours théoriques sur l’histoire et l’actualité de la peinture (Michèle Martel et Bernard Marcadé), Workshops avec des artistes invités (Amélie Bertrand, Christophe Cuzin ou Élodie Boutry…), expositions d’étudiants dans des lieux professionnels de l’art.
Projets de recherche 2022-2023
« HEARTH » ESTHÉTIQUES DE L’ANTHROPOCÈNE : EFFROI, DÉLICES, ESPOIR
[JOURNÉES D’ÉTUDES]
Dates : 23 et 24 novembre 2022 – Amphithéâtre
ARC : « Art et Anthropocène, histoire et devenir »
Direction scientifique et organisation : Paul Ardenne, historien de l’art, écrivain et commissaire d’expositions, Carlos Castillo, artiste et professeur d’art à l’ENSA Dijon, Pauline Lisowski, critique d’art de l’AICA et CEA.
Avec l’urbanisation, l’artificialisation des sols et la déforestation, l’humain est de plus en plus hors-sol et se coupe des fondements du vivant. C’est désormais l’époque des grandes pandémies et d’une dysbiose qui fragilise la santé des humains et des écosystèmes. Tout l’enjeu à venir est de redéployer le vivant et la nature dans le respect de nous-mêmes et pour sortir de l’écoanxiété qui touche une grande partie de la jeunesse mondiale.
Comment créer avec des matériaux alternatifs et/ou naturels, en respectant la nature ? Quels liens artistes et créateurs en général tissent avec le vivant ? Comment se mobilisent-ils avec la création pour affronter les défis que pose l’Anthropocène ? L’art participe à cette mutation essentielle que l’Anthropocène impose à l’humanité, un défi où montrer ne suffit pas. Il est nécessaire de s’informer, réfléchir, se rendre intellectuellement disponible aux enjeux cruciaux que posent le dérèglement climatique, l’effondrement de la biodiversité, les menaces sur la santé planétaire (« One Health »), les pollutions, ainsi que l’épuisement des ressources terrestres.
Mais la nature nous réserve des surprises. Le potentiel de régénération des écosystèmes est lui-même source de créativité et de nouveaux possibles. La nature contient en-elle les germes de sa propre renaissance, même inespérée. Reste à la réhabiliter dans le cœur des humains pour en tirer ses fruits et apporter un nouveau regard, porté sur la vie.
Réunissant artistes et théoricien·nes (scientifiques, géographes, philosophes, architectes, paysagistes, historiens et critiques d’art, directrices des structures associatives, engagées dans la protection de la nature), ces journées d’études s’articulent autour de 4 grands thèmes, afin de tenter de cerner les enjeux de l’Anthropocène et dévoiler la manière dont certains artistes et créateurs s’engagent dans une démarche pour l’écologie.
- « Art et culture de l’effroi »
L’Anthropocène, depuis dix ans au moins, est au cœur de nombreux débats, souvent polémiques. Le concept forgé par le chimiste et prix Nobel Paul Josef Crutzen à la fin du XXe siècle est-il recevable, contestable, adapté à l’actuelle situation climatique, etc. ? Cette problématique mobilise tant les scientifiques et les politiques que les agents multiples qui forment le secteur culturel urbi et orbi. Le monde devient « Hearth », au cœur (heart) de la terre (Earth) et de son destin, que l’on pressent calamiteux.
Comment le monde de l’art répond-il à la menace d’un réchauffement climatique destructeur écologiquement et humainement ? Le « Hearth », ce sont des créations vigiles, d’avertissement, de mise en garde, des créations de type remédiation, également, dont la finalité éthique vise à restaurer une certaine harmonie entre l’humain et ses écosystèmes. Ce sont aussi des développements poéticoesthétiques sur la nouvelle « Grande peur » attachée à l’Anthropocène et à son cours mal cernable. Images de l’effroi collapsologique, de la destruction dystopique de l’humanité, de l’épuisement général de la civilisation humaine, livrées et adoptées non sans parfois une notoire complaisance (la fin du monde est excitante, et photogénique).
Au-delà de l’examen des formes écologiques et écosophiques d’art qui s’y corrèlent, ces journées d’études sont portées par cette interrogation : comment vivre les ruines du monde et pourquoi faire ? Qu’en est-il au juste de cette « ruine » ?… La vue rapprochée et la vue de loin, en l’occurrence, se chevauchent, se brouillent réciproquement. Le « Hearth » connaît la dystole et la systole mentales, l’heure est au balancement conceptuel sur fond de tentative de réarmement intellectuel et sensible (qu’est-ce qu’un humain, au juste, quand l’environnement qu’il s’est domestiqué induit sa potentielle destruction ?).
La question est aussi, lancinante, entêtante, viciant notre potentiel de joie : comment nous aimer dorénavant, nous autres humains, nos propres fossoyeurs ?
- « Avertir »
Au vu de la crise environnementale, un des premiers réflexes de l’artiste est d’avertir. L’art ne traite pas toujours de la beauté du monde ou de la complexité de ses représentations possibles. Il peut aussi se faire contextuel. Il s’attache dans ce cas à opérer en fonction de la réalité telle qu’elle se donne cours. Un art dit « de contexte » voit l’artiste, en témoin de son époque, réagir selon une situation donnée et créer en regard de cette dernière une œuvre d’art qui y est liée de façon directe.
- « Agir »
La pulsion qui consiste à avertir induit que l’on agisse, que l’on ne demeure pas bras ballants face à une situation devenue scandaleuse ou insoutenable. L’acte d’avertissement, en soi, est déjà une forme d’action, sur le mode de l’intervention, ce classique topique de l’art contextuel.
Les sciences du vivant amènent de l’espoir en développant des actions pour régénérer la nature et les écosystèmes. L’agroécologie est une voie de restauration des équilibres écosystémiques et d’harmonie entre l’humain, l’animal, le végétal et les écosystèmes. La végétalisation est au cœur d’un futur renouveau plein d’espoirs. Elle appelle des actions et un combat pour réintroduire la nature dans toutes les strates de la société.
- « Rêver »
On peut épiloguer sans fin sur la valeur de ce type d’actions artistiques, ou plutôt sur ce qui pourrait bien être leur non-valeur potentielle — ces actions, le fait d’artistes, ont-elles jamais une chance, notamment, de se montrer vraiment « opérationnelles », vraiment efficaces au niveau concret ? Pointer leur caractère factuel et isolé, autrement dit leur peu d’efficience, est légitime. Reste que l’art, à sa décharge, n’est pas d’abord une pratique productive comme peut l’être l’action de militants ou d’entreprises engagés dans un combat ou une production spécifique. L’art ne construit pas le monde, il met en forme le possible de cette construction. Demander à l’artiste « vert » d’être le sauveur d’un monde dont l’environnement se délite sous ses yeux est pertinent mais excessif.
Alors quoi ? L’artiste « vert » a à cœur, non l’illusion que l’on peut sauver le monde avec des créations nées d’abord de son imaginaire mais, en espérant qu’il soit contagieux, le principe même de l’exemplarité, de la position pionnière et pédagogique.
Ces journées d’étude et de recherches du 23 et 24 novembre 2022, permettront aussi des moments de rencontres et de discussions lors de la visite de l’exposition d’étudiants de l’ARC « Art et Anthropocène », à l’église Saint Philibert, entre les spécialistes invité·es et nos étudiant·es.
CULTURES ALIMENTAIRES, TRANSITION ÉCOLOGIQUE ET ESPACES PUBLICS
[JOURNÉES D’ÉTUDES]
Dates : Printemps 2023
ARC : « Mutations Urbaines »
Organisation et direction scientifique : Mathieu Duboys-De-Labarre (Institut Agro Dijon), Lambert Dousson et Hélène Robert (ENSA Dijon)
Organisées conjointement par l’École nationale supérieure d’art de Dijon (ENSA Dijon) et l’Institut national supérieur des sciences agronomiques, de l’alimentation et de l’environnement (Institut Agro Dijon), ces journées d’études constituent une première rencontre entre praticiens et théoriciens de nos deux institutions de formation et de recherche.
L’objectif de cette rencontre scientifique est de réfléchir à la question des pratiques culinaires et des cultures alimentaires, dont nous souhaiterions aborder les enjeux écologiques (biodiversité), économiques (relations producteurs / consommateurs), socioculturels (relations entre tradition et innovation, multiculturalisme des pratiques alimentaires, conditions d’accès à une alimentation de qualité) sous le prisme de l’espace public, de la rue.
Expression de singularités culturelles, de savoir-faire transmis, moments de convivialité, de partage, d’échange — de nourritures et de pratiques, de mots et de pensées —, les actes de boire, manger, faire la cuisine, derrière leur apparente simplicité, sont au cœur d’enjeux complexes et cruciaux qui les affectent et les problématisent. Patrimonialisation matérielle et immatérielle (inscription de des Climats de Bourgogne au patrimoine mondial de l’UNESCO), politique d’aménagements urbains (érection de la Cité Internationale de la Gastronomie et du Vin à Dijon), relations villes / campagnes (valorisation des terroirs, enjeux spatioéconomiques de la distribution et de l’exploitation-transformation-artificialisation des terres agricoles), se mêlent inextricablement avec les effets de plus en plus catastrophiques sur les villes et les terres agricoles du dérèglement du climat global, l’inflation des prix mondiaux des matières premières au regard de la fonction régulatrice des États, et la violence des relations géopolitiques (crispations autour des flux migratoires et de la figure de « l’étranger », agression militaire russe contre l’Ukraine).
Comment, dans l’acte de faire la cuisine, dans celui de manger et de boire est-il possible, à la fois revitaliser les espaces publics quand les impératifs sécuritaires et consuméristes tendent à les stériliser, faire se rencontrer les gens de tous âges et de toutes origines quand les inégalités socio-économiques fragmentent de plus en plus la ville, et imaginer des relations à la nature libérées de la prédation ?
Ces journées visent à comprendre à quelles conditions et dans quelles mesures le design, à travers ses actions à petite échelle, les dispositifs et les nouvelles scénographies urbaines qu’il propose peuvent contribuer à dénouer certains de ces fils en travaillant à même les « pratiques de l’espace » (pour reprendre l’expression de Michel de Certeau) activées dans les gestes et les paroles culinaires.
ELLES ÉTAIENT POURTANT LÀ : OUVRIÈRES, MILITANTES ET CRÉATRICES
[PROJET DE RECHERCHE]
Partenariat : ENSA Dijon / Université de Franche Comté Direction artistique : Marta Álvarez (Université de Franche Comté), Pascale Séquer (ENSA Dijon).
Assistance muséologique : Tatiana Salazar.
Assistance muséographique : Mathilde Foignot, Vincent Lauth, Laurina Nice, Eugénie Tirole, Blandine Urlacher.
Photographes : Viviane Aymonin, Romane Buisset, Bernard Faille, Quentin Fumey, Juliana Herrán García, Marie Vincianne Maca, Laura Martínez Agudelo, Alexandra Mérienne, Laureano Montero, Elena Loredana Negut, Florence Schall.
Ce projet de recherche veut contribuer à déterminer la place des femmes dans les mouvements sociaux de la région de Bourgogne-Franche-Comté (1967-1985).
Il s’agit de poursuivre la voie ouverte par certain·es chercheur·es, pour se concentrer sur l’étude des actions culturelles qui sont au cœur de ces mouvements. C’est ainsi que dans un premier temps, est interrogée cette présence féminine au sein des groupes de cinéma Medvedkine (Besançon, Sochaux), dans des initiatives telles que la bibliothèque de la Rhodiacéta ou à travers les liens établis avec d’autres mouvements militants (comme entre les ouvrières de Lip et le groupe de vidéastes féministes qui créent en 1982 le Centre Audiovisuel Simone de Beauvoir).
Ce travail de recherche se veut aussi un travail de mémoire, à partir de la création artistique. Elle vise à favoriser l’échange intergénérationnel, entre ces femmes et les étudiant·es qui intègrent nos équipes de recherche et de production artistique. Le court-métrage « Et pourtant elles étaient là » croise les voix et les perspectives des générations, en questionnant le militantisme et la place de la femme dans les décennies 1960-1970, des questions qui sont également au cœur d’une exposition photographique qui sera présentée en 2022-2023. Une journée d’étude en janvier 2023 sera l’occasion de revenir sur ces expériences, de communiquer sur les résultats de notre travail et d’échanger avec d’autres chercheur·es.
Nous continuerons ce travail en mettant le passé en dialogue avec le présent des travailleur·es de la région : Est-ce qu’elles connaissent les luttes d’antan ? Comment perçoivent-elles cette mémoire ouvrière ? Qui sont les ouvrières franc-comtoises au temps de la délocalisation et à l’aube d’une possible relocalisation des usines ?
Cette réflexion sur les travailleuses de notre temps sera mise en perspective avec les discours produits par les médias hégémoniques, et intégrera ainsi les recherches menées dans le cadre de l’ARC Action Comics de l’ENSA et dans les journées d’études sur les SuperHéros·ïnes organisées par les Universités de Besançon et de Dijon (Novembre 2022). Comment articuler ces injonctions à l’extraordinaire et à la toute-puissance, omniprésentes dans les objets culturels de masse, avec le monde du travail, surtout dans des métiers qui souffrent de la précarité ? Les travailleuses, se reconnaissent-elles comme des (super) héroïnes du quotidien ou nous apportent-elles plutôt des clés pour déconstruire ces discours dominants et en construire d’autres contre-hégémoniques ?
Projet réalisé avec l’aide de :
- DRAC Bourgogne-Franche-Comté
- L’ANR RITM UBFC
- Laboratoire CRIT EA3224
- Service Science, Arts et Cultures de l’Université de Franche Comté
- UFR SLHS, Université de Franche Comté
CLAIRE ANGELINI, AU TEMPS DES AUTRES :
UN ESSAI DOCUMENTAIRE
Journal de voyage, film-essai et proposition protéiforme, « Au temps des autres » mesure la présence et l’absence des étrangers dans le sud du Morvan à l’aune des temps longs de l’histoire. Tandis que des vivants retrouvent dans la montagne des bribes indéchiffrables de notre humanité antérieure, des absents dans la plaine semblent avoir laissé derrière eux des restes que nous ne savons même plus lire et déchiffrer. Ainsi émerge progressivement le sens de la présence et de la disparition des étrangers au sein de ce petit territoire, où ils ont constitué — Espagnols, Harkis, Polonais — la main-d‘œuvre la plus avantageuse et la plus exploitée qui soit.
Retracer leur présence enfouie dans les paysages post-industriels de cette région, c’est retrouver une mémoire des
lieux et des êtres, et par ce surgissement d’une autre histoire, faire acte de résistance.
La pratique de l’archéologie observée parallèlement à cette quête, permet d’ouvrir une réflexion sur l’histoire comme matérialité autant que sur la part d’opacité et de manque qui est au cœur de notre altérité.
Le projet existe sous deux formes : celle d’un long-métrage documentaire (123’) et celle d’une projection-performance (durée variable).
Dans le long-métrage, la voix off guide le spectateur emmené dans un voyage dans cette région qui est aussi une quête et une enquête à la recherche des étrangers et de leur histoire.
Dans la version en projection-performance, l’autrice, présente elle-même dans l’espace de projection, accompagne en temps réels les fragments de film qu’elle projette, au gré de sa parole et dans une relation de proximité aux spectateurs.
Commencé en 2016 dans le cadre de l’ARC « Représentations de l’étranger, arts documentaires » coordonné par Philippe Bazin, photographe et ancien professeur à l’ENSA Dijon, l’ « essai documentaire » de Claire Angelini, « Au temps des autres », a fait en 2020-2021 l’objet d’une diffusion dans plusieurs espaces culturels de la région Bourgogne-Franche-Comté.
APA PARIS-DIJON : ARCHIVES DE LA PÉDAGOGIE ARTISTIQUE, BEAUX-ARTS DE PARIS ET DE DIJON
[PROJET DE RECHERCHE]
Partenariat : CNRS (Laboratoire LIR3S de l’Université de Dijon) / École des Beaux-arts de Paris (ENSBA) / École Nationale Supérieure d’Art de Dijon (ENSA Dijon) / École Nationale des Chartes (ENC).
Organisation et direction scientifique : Déborah Laks (CNRS – LIR3S, Université de Bourgogne) ; Alice Thomine-Berrada, conservatrice en charge des collections, École des Beaux-arts de Paris ; Lambert Dousson (ENSA Dijon)
Pour comprendre la trajectoire d’un·e artiste, la formation est un élément important : l’école que l’on a faite, les maîtres et les condisciples contribuent à forger une identité, à orienter un travail et à le situer dans un panorama artistique et intellectuel. Pourtant, il existe très peu d’archives de l’enseignement artistique après les années 1970. Les artistes qui enseignent alors réorientent fortement les méthodes de la transmission, en concevant l’enseignement comme un dialogue, et en mettant en avant l’attention portée aux élèves et à leur démarche comme lui donnant sa direction et sa structure, au cas par cas et presque au jour le jour. En conséquence, ces enseignant·es ne prennent généralement pas de notes préparatoires ou ne les conservent pas.
Les traces matérielles manquent donc pour pouvoir aborder cet élément pourtant central de l’histoire de l’art. La conséquence de cette évolution pour la discipline est majeure : depuis les années 1970, la prise en compte des années de formation des artistes tend à disparaître de l’histoire de l’art.
Ce projet vise donc à créer des archives, et ce faisant, à offrir aux chercheuses et chercheurs les moyens de penser ce chapitre fondamental de l’histoire de l’art que constitue l’enseignement. Dans une certaine mesure, c’est là que se forge et se redéfinissent au quotidien l’art, l’artiste et sa pratique. Ce programme de recherche vise donc à mettre au jour des héritages, des traditions, des savoir-faire et des savoir-être qui structurent jusqu’à aujourd’hui le champ de la création contemporaine.
En nous appuyant sur un corpus d’enseignant·es de différentes spécialités, de technique et de théorie, de chefs et cheffes d’atelier, mais aussi d’étudiantes et d’étudiants, nous voulons constituer un panel représentatif de la diversité des méthodes, des mémoires, des vocabulaires de la transmission artistique. Ouvrir le corpus à deux écoles des Beaux-arts, celle de Dijon et celle de Paris, permettra de réfléchir sur les invariants et les spécificités de ces établissements. Les questions de références, d’ancrage local, de réseau et de représentation seront aussi ainsi mises en lumière.
Description détaillée de l’action :
Comment apprend-on à être artiste ? Quelles sont les modalités de cet enseignement, et quelle est son historicité ? Pour répondre à ces questions, il faut pouvoir se plonger dans la réalité des cours et de la vie étudiante : il faut prendre en compte les références, les habitudes, les gestes, les exercices, les modalités de communication, le vocabulaire utilisé. Il est donc important de prendre en compte ce qui concerne l’attitude et le geste, qu’il soit technique ou comportemental. C’est pourquoi nous avons choisi de procéder à des entretiens filmés, qui permettent de capter ces éléments non verbaux et de les analyser à la lumière des discours.
D’autre part, afin de faire de ces entretiens des ressources accessibles à toutes et tous, et facilement utilisables, ils doivent faire l’objet d’un premier traitement. Les entretiens sont transcrits, chapitrés, indexés, décrits, leurs informations vérifiées. Ils sont mis en ligne, dans une politique d’open access, sur le site du laboratoire LIR3S et des bibliothèques des Écoles. Lilian Vincendeau, technicien informatique au LIR3S traite ensuite les données afin de les formater et de les mettre en ligne.
Ces entretiens ont pour vocation de devenir des sources primaires largement utilisées par des chercheuses et chercheurs contemporanéistes interessé·es par des sujets divers : la chronologie ainsi que les personnalités et les sujets abordés dans ces conversations en font des sources susceptibles d’éclairer un large spectre de questionnement.
Note : Ce projet s’articule à un projet ANR porté par Déborah Laks (CNRS – Laboratoire LIR3S), en cours d’élaboration et dont l’ENSA Dijon est partenaire, « L’école de l’imaginaire. L’enseignement artistique en France , 1968-1999 ».
LA DIFFUSION DE LA RECHERCHE
La recherche étant au centre de l’activité de l’ENSA Dijon, les ARC, séminaires, journées d’étude, expositions, workshops, font partie intégrante des enseignements et font l’objet, pour certains d’entre eux, d’une attribution de crédits ECTS.
La diversité des ARC proposés, de même que la richesse de l’offre et la fréquence des workshops, lesquels s’articulent autour de l’intervention d’invité·e·s extérieur·e·s (artistes, designers, philosophes, anthropologues, chercheurs, écrivains, architectes…) font de l’ENSA Dijon un lieu particulièrement attractif et vivant, en prise directe avec le monde de l’art et les problématiques de notre temps.
Les journées d’étude et colloques, qui permettent d’approfondir sur un ou plusieurs jours une question théorique, philosophique et/ou sociale, donnent lieu à des publications, actes de colloques, blogs, livres, articles…
Un des objectifs est aussi de générer, en collaboration avec le pôle Relations internationales de l’école (resp. Emmanuel Monnier), une mise en réseau internationale de ses sujets de recherche avec des lieux de recherche et de création dans le monde.
Ces moments intenses de la vie d’une école d’art sont aussi le point d’orgue de la valorisation de cette recherche-création inhérente aux questionnements et enjeux rencontrés au croisement des champs de l’art, du design et des sciences (des sciences de la nature et des sciences formelles, comme des sciences humaines et sociales).
Les dernières journées d’étude
- « Du groupe. Expériences et fictions » (avec Olivia Rosenthal), 2022
- « Expériences croisées. Relations au vivant » (avec Julie Desprairies), 2022
- « La musique du futur : technologies sonores, histoire et politique » 2021
- « Agoras contemporaines. Processus alternatifs de construction de l’espace public », 2019
- « Figures de l’étranger, archives et actualité », 2018
- « Sur le travail du sexe », 2018
- « Faire ensemble », 2017
- « Non-mixité, self-défense », 2017
- « Back to the Land : réanimer notre sensibilité au vivant », 2017
- « Le dessin contemporain », 2016
- « Biomimétisme : Science, design et architecture », 2015
- « Ce que Michel Foucault fait à la photographie », 2014
Les dernières publications
- Marie Gayet, Sophie Eloy, Erik Verhagen, Jean-Christophe Royoux, Bruno Rousselot, Du Dessin à l’espace, Paris, Hermann 2022
- Jean-Claude Gens (dir.), avec la collaboration de Pierre Guislain, L’esthétique environnementale entre Orient et Occident, Paris, Le Cercle Herméneutique, 2021
- Lambert Dousson (dir.), Agoras contemporaines. Design, démocratie et pratiques alternatives de l’espace public, Paris, Éditions Loco, 2020.
- Manola Antonioli (dir.) avec la collaboration de Jean-Marc Chomaz et Laurent Karst, Biomimétisme, Paris, Éditions Loco, 2017.
- Philippe Bazin (dir.), Ce que Michel Foucault fait à la photographie, Setrogran, 2016.
- Manola Antonioli (dir.), Machines de guerre urbaines, Paris, Éditions Loco, 2015.
Les dernières expositions
- « Sound&Vision vs. Vision&Sound » (org. Jean-Christophe Desnoux, enseignant ENSA Dijon, Nicolas Thirion, directeur artistique de Why Note, centre de création musicale & artiste associé, ARC « Arts du Son », Frédéric Buisson, directeur artistique d’Interface, galerie Interface), Dijon, 8 avril – 15 mai 2021.
- « Rivière sans retour » (org. Bruno Rousselot), galerie Interface, Dijon 23 mars – 20 Avril 2019
- « La peinture en apnée » (org. Xavier Douroux – Directeur du Consortium Dijon, Pierre Tillet – ENSA Dijon et Astrid Handa-Gagnard – Directrice du FRAC Bourgogne), Les Bains du Nord – FRAC Bourgogne, 2017.