14.12.2023

Le vivant dans toutes ses étendues fait irruption de toutes parts dans l’art. Il existe un lien entre cette irruption et l’accélération des crises écologiques majeures. Accorder au vivant – en respectant son autonomie, son imprédictibilité – une dignité dans la création, relève tout à la fois d’une nécessité et d’un désir. Les Sciences de la Vie nous enseignent aujourd’hui que la Terre ne serait pas vivante sans un entrelacement ou un enchevêtrement de relations de symbioses et d’interdépendances. La symbiose irrigue le champ de la création. Elle nous invite à une sensibilité renouvelée au vivant, à accorder de l’importance à des savoirs immémoriaux, à apprendre les langages d’autres organismes, à faire voler en éclats les dualismes tels que nature et culture, pensée rationnelle et pensée magique, dedans et dehors. Un autre de ses enseignements majeurs est de dévoiler le lien causal entre les déséquilibres écologiques et les logiques de prédation et de parasitisme du vivant, d’extraction sans mesure des ressources. L’invitation d’artistes faite au végétal, au mycélium, ou encore au microcosme, à faire œuvre, est indissociable d’un jaillissement d’une poétique de la symbiose. Celle-ci est à déchiffrer à travers de multiples œuvres dont des installations évolutives, des dispositifs sensibles et sensoriels, et autres hybridités.

Christopher Yggdre est invité par Carlos Castillo dans le cadre de l’ARC Art et Anthropocène, histoire et devenir.

Conférence gratuite, ouverte à tous·tes

• Visiteurs extérieurs : Réservation obligatoire en utilisant ce formulaire
• Pour les étudiant·e·s de l’ENSA Dijon : Inscription grâce à l’intranet Ganesh

Christopher Yggdre est auteur et curateur. Il a été l’un des fondateurs de la revue Les Périphériques vous parlent et membre du collectif artistique Génération Chaos de 1993 à 2001. Il a été impliqué dans de nombreuses initiatives à l’intersection des sciences humaines, de l’art et des questions sociales et environnementales, dont le Manifeste pour la Mondialité en 2001 avec le philosophe Edouard Glissant. Il a été à l’origine de différents projets et structures dans le champ culturel, artistique, dont la coopérative Co- Errances, le Fonds de Dotation agnès b., l’Agence à Paris.

Depuis octobre 2020, il est le directeur artistique de la Fondation LAccolade – Institut de France, fondée par Catherine Dobler, et depuis février 2022, et le curateur de THE ELEMENTAL, centre d’art à Palm Springs (Californie), né du partenariat entre Epicenter Projects (plate-forme curatoriale créée par l’artiste Cristopher Cichocki dans la Vallée de Coachella) et la Fondation LAccolade.

Il a été le curateur et le producteur de nombreuses expositions dont parmi les plus récentes «University of Disaster» à la Biennale de Venise 2017 dans le cadre du Pavillon de la Bosnie-Herzégovine avec comme artiste invité Radenko Milak ; les expositions «Rien n’est vrai, tout est vivant» en 2021 et «La Vie Enchevêtrée» en 2022 à Paris produites par la Fondation LAccolade ; ou encore les expositions du cycle «The Gaia Hypothesis » : « Chapter One : Earth, Fire, Water, Air» « Chapter Two : Palm Trees Also Die » en 2022 et 2023 à THE ELEMENTAL à Palm Springs (Californie), «Symbiosium – Cosmogonies Spéculatives» en 2023 (à la Fondation Fiminco à Romainville, dans le cadre d’une carte blanche au Centre Wallonie-Bruxelles).

Visuel : Vue de l’exposition « Symbiosium – Cosmogonies Spéculatives », Centre Wallonie-Bruxelles, Fondation Fiminco (Romainville, 2023). Photo : Maurine Tric.