03.11.2014

Réenchanter le monde

Quant à l’architecture, tout d’abord, comprendre sa bienveillance : l’architecture « rend service, installe la vie dès que s’en libère la demande » ; ensuite, son empathie : elle « dit la solitude de l’un et son désir de communauté ; elle parvient à transformer l’insuffisance de chaque être en relation » ; puis, ses capacités alchimiques : « sa grandeur porte à envisager l’entièreté du monde, des données abstraites et des données matérielles, et à en faire des situations humaines » ; enfin, et surtout, sa formidable complicité avec la vie : projet collectif de la conscience, l’architecture est [tout au moins, à mes yeux] « une installation de la vie par une matière disposée avec bienveillance » ; « bien entendu, l’architecture ne connaît pas le sens de la vie, mais [et je ne sais toujours pas par quel art ?] elle en détient / complice / le secret de son installation […] installer n’est pas comprendre / mais davantage [… c’est] Couler dans le lieu un sens passant » : c’est-à-dire la vie.

En ce début de XXI^e siècle, cette architecture éternelle traverse une période singulière. Nous vivons une mutation complète de la condition des humains ; nos relations millénaires à la nature changent et entraînent les établissements humains dans cette révolution.

Philippe Madec développe une approche écoresponsable du projet architectural et urbain depuis la fin des années 80. Il est Full Member of the European Chapter of the Club of Rome, Global Award for Sustainable Architecture, chevalier de la Légion d’Honneur au titre de l’écologie. Écrivain, il a publié de nombreux livres sur l’art, l’architecture, le paysage et l’urbanisme. Professeur à l’ENSA de Bretagne, il fut longtemps enseignant nomade : Columbia University, ENSPaysage de Versailles, Université de Montréal, Harvard University, Technische Universität de Vienne.

Conférence proposée par Hélène Robert.

En priorité destinées aux étudiants et enseignants de l’école, les conférences sont ouvertes au public dans la limite des places disponibles.