Art & Design

ENSA Dijon

05.11.2012

Conférence

Mickaël Valet, Sacha Leopold et Gallien Déjean

18h • Amphithéâtre

Conversation, résidence La grande ourse 2012

Au croisement de la théorie et de la pratique, des arts visuels et des arts appliqués, de l’expérience et de sa transmission, La Grande Ourse est une résidence de recherche élaborée conjointement par l’ENSA Bourges, l’ENSA Dijon, l’ENSA Paris-Cergy, le Pôle graphisme de Chaumont et le Parc Saint Léger – centre d’art contemporain. Pendant trois mois, de janvier à mars 2012, trois artistes issus des écoles partenaires (Amélie Deschamps, Camille Le Houezec, Mickaël Valet), deux graphistes (François Havegeer, Sacha Léopold) et un théoricien (Gallien Déjean) se sont réunis au Parc Saint Léger pour débattre, collaborer et produire ensemble.

Un huit clos de trois mois au cours duquel nous nous sommes apprivoisés, avons établi et pensé des méthodes d’exploration, de recoupement et de mise en forme. Trois professions, complémentaires dès la genèse d’une expérience complexe pensé en cours de faire et sans cesse alimenté de nouvelles préoccupations.
Au terme de la résidence, un objet éditorial, territoire commun aux participants a été réalisé. Cet objet collectif, dont la forme est ouverte, a été pensé et élaboré en relation avec le Théâtre de la Mémoire que l’occultiste Giulio Camillo conçoit au seizième siècle. Ce projet, qui fut financé en son temps par François Ier, s’inscrit dans la tradition du Palais de la mémoire, une science mnémotechnique antique qui consiste en l’édification d’un palais virtuel et intime. En son sein, chacune des pièces renferme un concept : l’orateur doit les parcourir pour se souvenir d’un raisonnement ou d’un discours élaboré.
L’étrange entreprise de Camillo était censée concentrer toute la connaissance du monde grâce aux multiples combinaisons allégoriques qu’elle favorisait. Un véritable dispositif cognitif qui relie l’architecture, la représentation, la connaissance, la mémoire, l’exposition et l’espace scénique.
Ces histoires relèvent moins d’une thématique que d’un mode opératoire dans la conception de l’objet éditorial. Le Théâtre ou le Palais est en quelque sorte l’allégorie de la mémoire collective de la résidence, chacune de ses pièces ou de ses blasons étant l’espace individuel où la pratique des uns et des autres a pu s’épanouir.
L’archive et l’archivage, la ruine, le diorama, Aby Warburg, Guy de Cointet, Raymond Hains, le storytelling, la piraterie et le donuts, quelques exemples de la tentative d’exhaustivité qui fut la notre pendant cette expérience. Expérience qui se poursuit et se rejoue désormais sous d’autres formes et formats, fonction des lieux et structures d’accueil, fonction aussi des projets individuels menés depuis par nos compères ours, qui poursuivent d’alimenter cette entreprise artificielle frôlant la démence…

Conférence proposée par l’ENSA Dijon.

En priorité destinées aux étudiants et enseignants de l’école, les conférences sont ouvertes au public dans la limite des places disponibles.