30.03.2015

Technosphère

Dans le cadre de cette troisième rencontre « Maximum 1 », Manola Antonioli et Hervé Regnauld proposeront une réflexion croisée, entre philosophie et géographie, autour de l’ambitieux projet d’une « critique de la raison spatiale » pour le XXI^e siècle que le philosophe allemand Peter Sloterdijk a développé dans sa trilogie des Sphères (trilogie qui comprend, dans sa version française quatre volumes : Bulles, 2002 ; Globes, 2010 ; Le Palais de cristal, 2006 et Ecumes, 2005). Sloterdijk fait de la « sphère » un concept anthropologique fondamental qui se ramifie en plusieurs aspects (topologique, architectural, esthétique, « immunologique » et plus largement culturel) et qui interroge très directement les pratiques des philosophes, des artistes, des architectes, des designers et des géographes, tout comme nos conceptions de la politique et de l’ « être-en-commun ». Manola Antonioli présentera les grandes lignes de ce projet philosophique, et Hervé Regnauld montrera les différentes modalités selon lesquelles il croise les domaines d’intérêt et de recherche de la géographie (épistémologie, cartographie, étude du changement climatique).

Manola Antonioli est docteur en philosophie et sciences sociales de l’EHESS (Paris), HDR en esthétique et ancienne responsable de séminaire au Collège International de Philosophie. Elle enseigne actuellement l’histoire et la théorie du design et de l’architecture à l’ENSA de Dijon et la philosophie de l’architecture et de l’urbain à l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Versailles. Elle a publié de nombreux articles en France et à l’étranger sur la philosophie de l’architecture et de l’urbain, la philosophie des techniques, la théorie du design, ainsi que des ouvrages personnels ou collectifs dans les mêmes domaines de recherche.

Hervé Regnauld est professeur de géographie à l’Université de Rennes 2, chercheur au laboratoire COSTEL. Féru de géographie physique, dont il cherche à établir l’épistémologie, Hervé Régnault est un spécialiste internationalement réputé de géomorphologie des côtes et des littoraux, mais ses recherches et ses activités d’enseignement sont en dialogue constant également avec l’art et la philosophie contemporains. Au gré de ses voyages d’études dans l’hémisphère sud, il a arpenté certains des terrains que Darwin analysa lors de son fameux voyage à bord du Beagle : Falklands, Terre de feu, Galapagos.

Maximum 1 est une plateforme associant créateurs et chercheurs pour des prises de paroles singulières, des confrontations, des accords, des dissensus, des propositions, dans le domaine de l’art et des pratiques transdisciplinaires. 

En priorité destinées aux étudiants et enseignants de l’école, les conférences sont ouvertes au public dans la limite des places disponibles.