Art & Design

ENSA Dijon

22.06.2024 → 04.08.2024

Exposition

Exposition « les prémices » par Liudmila Zinchenko

FRAC BOURGOGNE

Du 22 juin au 4 août 2024, le FRAC Bourgogne et l’ENSA Dijon présentent l’exposition « Les prémices » de l’artiste russe Liudmila Zinchenko. En résidence à l’ENSA Dijon depuis septembre 2023, Liudmila Zinchenko est accueillie dans le cadre du programme PAUSE (initié par le Collège de France), en partenariat avec le FRAC Bourgogne et l’Atelier des Artistes en Exil.

Dans cette exposition, l’artiste s’intéresse à l’invention de la photographie et à la figure de Nicéphore Niépce, sujets sur lesquels elle a entrepris l’écriture d’un livre à son arrivée en France. « Comment auraient pu être les autres images de l’inventeur, celles qui ne nous sont pas parvenues ? C’est ce à quoi je réfléchissais en travaillant sur les illustrations du livre qui sont le sujet de cette exposition. »

L’exposition présente également les travaux d’étudiant·e·s de l’ENSA Dijon, réalisés en lien avec l’artiste.

Exposition du 22 juin au 4 août 2024 
Vernissage samedi 22 juin 2024 à partir de 11h 
Boutique des Bains du Nord – FRAC Bourgogne  
16 rue Quentin, 21000 Dijon  

 

Les prémices 

“En arrivant en France en 2022, une année à la fois tragique pour l’Ukraine et honteuse pour la Russie, je me suis mise à écrire un livre sur l’invention de la photographie, un rêve que je nourrissais déjà à Moscou bien avant les événements que tout le monde connaît. L’action du livre commence également à une période difficile pour la France : juste après la défaite de Waterloo. Mais la vague de répression est déjà derrière nous et le pays retrouve une vie calme. L’époque de la Restauration a connu une autre dictature, son nom était le Progrès. « Le XIXe siècle a découvert un espace d’imagination dont l’âge précédent n’avait sans doute pas soupçonné la puissance » (Michel Foucault). Les mécanismes faisaient déjà marcher des voiliers, bientôt les voyages se feraient sans chevaux ni chariots – une vitesse vertigineuse pour les gens de l’époque dictait un Autre regard. L’œil demandait de nouvelles possibilités.  

À ce moment-là, le propriétaire terrien bourguignon Joseph Nicéphore Niépce entreprit l’impossiblecapturer les images produites dans la chambre noire. Ni l’absence de connaissance technique, ni le manque d’équipement ou de soutien financier ne l’ont arrêté. Il empruntait de l’argent pour travailler sur son invention, et ne prenait en considération que les conseils de son frère Claude, qui a joué un rôle tragique dans son destin. En fait, Niépce, en inventeur modeste qu’il était, croyait qu’il ne faisait que perfectionner la lithographie, qui était à la mode à l’époque. Non loin d’ici, dans le calme rural de Saint-Loup-de-Varennes, Niépce a découvert l’astuce permettant d’utiliser la lumière pour créer des gravures et des points de vue. Parmi ceux-ci on en connaît un seul, qui serait la première photographie de l’Histoire, « Point de vue du Gras ».  

Comment auraient pu être les autres images de l’inventeur, celles qui ne nous sont pas parvenues ? C’est ce à quoi je réfléchissais en travaillant sur les illustrations du livre qui sont le sujet de cette exposition. Évidemment elles étaient imparfaites et de plus, les premières photographies de Niépce n’étaient pas inversées, c’est-à-dire que c’étaient les négatifs. 

Comment était l’inventeur de la photographie lui-même ? Les deux portraits qui subsistent ne reflètent pas la personnalité tragique qui se dévoile dans sa correspondance. J’ai essayé à recréer son apparence à l’aide de l’intelligence artificielle. Les images qu’elle a générées ressemblaient à des premières photographies. Je les ai tirés ensuite en Xyrolithographie, en hommage au procédé préféré de Niépce. 

Voici les résultats d’un projet réalisé avec le soutien du programme PAUSE, de l’Atelier des artistes en exil, du FRAC Bourgogne, de l’École Nationale Supérieure d’Art de Dijon, à qui je suis infiniment reconnaissante. ll présente également les travaux des étudiants de l’ENSA que nous avons réalisés ensemble en utilisant les technologies sur lesquelles sont basées le procédé de la photographie.” 

Liudmila Zinchenko 

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Liudmila Zinchenko :  

Née à Chuvaevo en Russie, Liudmila Zinchenko a grandi dans la région de Tver et a complété ses études de photographie à Moscou. Elle a d’abord travaillé comme photojournaliste pour divers médias, puis s’est tournée vers la photographie d’art dans les années 90. Elle s’est ensuite orientée vers la réalisation de films et l’écriture de livres. Elle a réalisé des expositions personnelles et participé à des festivals de cinéma en Russie, en France, en Allemagne, etc. En Russie, elle a publié deux livres d’histoires : « Lucid Dreams » et « Water » (sur la rue d’un petit village où elle a grandi). De 2008 à 2022, elle a enseigné à l’École de photographie et multimédia Rodchenko à Moscou. Son objectif principal est l’utilisation de procédés photographiques manuels dans l’art contemporain. Après le déclenchement de la guerre en Ukraine, elle a demandé l’asile politique en France. Elle travaille actuellement sur un livre sur l’inventeur de la photographie, Nicéphore Niepce. 

Étudiant·e·s de l’ENSA Dijon :  

Solène Cappaert, Rémi Légier, Laura Stojiljkovic, Jinya Liang, Léa Saulas et Servane Gis 

 

 

  • © Liudmila Zinchenko

  • © Liudmila Zinchenko

  • © Liudmila Zinchenko

  • © Liudmila Zinchenko

  • © Liudmila Zinchenko