Art & Design

ENSA Dijon

22.11.2012

Autre évènement

December 1952 : performances collectives des étudiants avec Cally Spooner

19h • Le Consortium

Avec : Joy Prudent, Roxanne Dasseux, Lola Drubigny, Lucile Ruynat, Pam Jung Kim, Lina Lim, Patricia Gutierrez (étudiants à l’ENSA Dijon) ; et Patricia Ionescu et Xavier Fontanier (étudiants à l’Université de Bourgogne).

Dans le cadre de sa résidence à l’ENSA Dijon du 13 au 23 novembre, Cally Spooner a proposé aux étudiants de l’Atelier de Recherche et de Création Incarner, fabuler : des discours et des voix de produire un travail collectif.

Temporairement intitulé « Restless Work » (Travail sans repos), ce projet opère selon les standards de la performance, mais une performance qui se défait elle-même avant d’atteindre son but, pour recommencer à nouveau, à partir d’un nouveau début, d’une nouvelle forme. Il opérera de la même manière que la parole ; en tant qu’activité basée sur la durée, impliquant un rassemblement de personnes et de positions, se réunissant temporairement, travaillant simultanément, puis se désassemblant.
Le projet de Cally Spooner dans le cadre de sa résidence à l’École Nationale Supérieure d’Art de Dijon trouve son origine dans le prologue du texte de Hannah Arendt La Condition Humaine. Ecrit en 1958, cet essai est apparu dans une période de croissance exponentielle et de développement très rapide de nouvelles technologies menant vers l’accélération de la conquête de l’espace mais également vers la première catastrophe nucléaire. Pour Arendt, l’exigence de progrès et de performance – de la technologie et de la communication – a brutalement séparé l’homme de sa condition terrestre et a généré des formes de langage qui n’étaient désormais plus basées sur un dialogue entre des êtres humains. L’homme a essentiellement perdu la possibilité de parler et donc d’agir dans la sphère politique.
Avec pour toile de fond le travail d’Arendt, Cally Spooner considère l’impact que la performance et la notion de progrès peuvent avoir sur le discours, l’action et la parole. En réponse à ces questions, Cally Spooner s’intéresse à la possibilité de distinguer différents modes de travail qui opèrent en résistance à cette “promesse de performance” (qui promet le développement et la croissance). Elle propose d’explorer ces questions à travers un projet de performance collective qui n’aboutit finalement jamais vraiment et donc, qui de remplit pas son contrat de performance.

Le point de départ de ce travail collectif sera la partition Décembre 1952, une partition à la forme ouverte imaginée par le compositeur Earle Brown. Cette partition propose une forme ouverte à l’interprétation et qui introduit les notions d’indétermination et de dispersion au sein de la performance. Chaque participant pourra interpréter la partition à travers sa propre pratique artistique. Le dialogue entre différentes disciplines artistiques est un aspect essentiel de ce projet qui prend également pour modèles l’histoire du jazz et ses méthodes de composition, ainsi que le Merzbau, œuvre majeure de Kurt Schwitters, œuvre incomplète et en constante mutation, construite à partir d’une variété de matériaux.

En partenariat avec le Consortium et avec le soutien de Fluxus, fonds franco-britannique pour l’art contemporain.

December 1952,Earle Brown 1952, partition