Art & Design

ENSA Dijon

16.09.2023 → 10.11.2023

Exposition

Système à trois corps – exposition

Interface - 12 rue Chancelier de l’Hospital, Dijon

Du 16 septembre au 10 novembre 2023, Interface organise l’exposition « Système à trois corps » qui présente des œuvres de diplômé·e·s et d’étudiant·e·s de l’ISBA Besançon et de l’ENSA Dijon : Sue Kim (ENSA Dijon), Maeva Totolehibe (ISBA Besançon) et Yuzhe Wang (ENSA Dijon).

INFORMATIONS PRATIQUES
🥂 Vernissage le samedi 16 septembre à partir de 18h
📅 Exposition jusqu’au 10 novembre 2023
🏛️ Interface
📍 12 rue Chancelier de l’Hospital, 21000 Dijon
🕕 ouvert du mercredi au samedi de 14h à 18h & sur rendez-vous
🎫 Entrée libre

Système à trois corps

Dans certains cas, des systèmes planétaires peuvent comprendre trois planètes qui interagissent gravitationnellement les unes avec les autres. Ces interactions complexes peuvent entraîner des phénomènes intéressants tels que des résonances orbitales, où les périodes orbitales des trois planètes sont liées de manière spécifique.

Par ce Système à trois corps, Interface compose une partie en sollicitant le travail de 3 jeunes artistes Sue Kim, Maeva Totolehibe et Yuzhe Wang tout juste issus ou encore en cursus au sein des écoles d’art de Dijon et Besançon. Les œuvres sélectionnées viennent subtilement construire une exposition en prenant soin à l’accrochage, aux espaces singuliers de chacun et cohabiter à trois. Cette composition imposée est un jeu à trois bandes où l’appartement-galerie vient s’animer de 3 univers suffisamment éloignés et suffisamment proches à la fois pour donner du sens à cette exposition.

Sue Kim

Le travail artistique de Sue Kim s’inscrit principalement dans l’observation et la collecte d’objets couramment consommés et abandonnés dans la vie quotidienne, qu’elle réorganise pour créer un nouvel espace. À travers cette spatialisation des objets, elle imagine un espace physique où chaque élément est mis sur un pied d’égalité, guidée par une pensée matérialiste qui va au-delà de l’anthropocentrisme et remet en question les hiérarchies de pensée. Originaire de la société coréenne, marquée par le poids de l’histoire de la guerre froide et les traces de la période coloniale, son art est indissociablement lié à une réflexion sur la société humaine contemporaine. Sa démarche artistique est influencée par la philosophie de la différence plutôt que par une philosophie d’identité hiérarchique, ce qui lui permet de revisiter cette société d’une manière singulière. Ayant étudié la philosophie avec un intérêt particulier pour le concept du « néant », elle s’est tournée vers des images d’absence et de destruction dans l’art. Des éléments tels que les trous, les fentes, le vide et les traces humaines dans l’espace quotidien occupent ainsi une place centrale dans son travail. À travers cette démarche, son art nous invite à contempler notre place dans un monde complexe où se mêlent absence et présence, matière et esprit.

Maeva Totolehibe

Maeva Totolehibe développe des installations-récit et examine la façon dont la création de nouveaux imaginaires peut fonctionner comme un outil politique. En s’appuyant sur des recherches sociologiques et environnementales, ses œuvres sont pensées pour être accessibles à un large public. Dans son processus créatif, la fiction est la première étape vers la transformation de nos réalités. Et c’est à travers des œuvres sonores, poétiques ou photographiques que l’artiste crée ces narrations, donnant accès à une lecture sensible de l’anthropocène. Passionnée de science-fiction et ancienne guide de réserve naturelle, cela influence beaucoup sa pratique artistique. Pour cette exposition, l’artiste interroge les relations que les êtres vivants entretiennent avec leur habitat. L’installation « Solastalgie » est un mélange entre un refuge abandonné, une chapelle incendiée, et une cabane dans laquelle se cacheraient les enfants. Le titre de la pièce évoque étymologiquement la perte de son refuge, le mal du pays sans exil, la nostalgie du futur. Les murs sont faits de cire, provenant de l’accumulation de milliers de fonds de cierges récupérés dans les paroisses. Chacun de ces cierges est porteur d’une prière, d’un souvenir, d’un voeu ou d’un espoir. Une nuée de mouches s’est figée dans les parois de l’architecture et fait écho au paysage sonore qui hante les lieux. On peut écouter à travers un dispositif d’écoute spatialisée une fiction composée d’enregistrements audionaturalistes et de sons chimériques. Cette pièce nous invite à imaginer les mutations futures de nos environnements.

Yuzhe Wang

À l’instar du travail sensible de ses consœurs, Yuzhe Wang porte une attention particulière à son environnement en l’abordant cette fois sous le prisme architectural. Il cherche à révéler les détails de l’urbanisme qu’on ne voit pas d’habitude, à travers des installations ne tenant que par les seuls points de pression des matériaux entre eux. Il confère de nouvelles situations d’existence à ces matériaux récupérés dans la rue, qu’il utilise tels des crayons ou des supports afin de créer ses nouveaux points d’observation inédits, dont il propose une expérience physique aux visiteurs. En effet, l’hyper-connexion des personnes et de l’espace est ambitieuse dans sa pratique architecturale, tout comme dans celle de Buckminster Fuller qui inaugure en 1967 son projet Biosphère : « un dôme géodésique qui répartit la pression au sein de la structure pour la faire tenir sans accroche et renferme l’espace sans autre colonne intrusive que les colonnes porteuses ». Sortant de ses peintures et dépassant leur cadre, Yuzhe affirme composer dans l’espace comme si je dessinais en trois dimensions grâce à ses matériaux en essayant d’établir des traits, comme des connexions poétiques et sensibles entre la structure architecturale et les éléments de la peinture tels que les points, les lignes, les surfaces, les couleurs, l’horizontalité et la verticalité. Yuzhe réactive les lieux par des jeux de rythme et de tensions, dans le but de questionner nos rapports de perception de l’espace et de reconditionner l’équilibre entre les éléments architecturaux et picturaux.

En savoir plus

© Yuzhe Wang