Art & Design

ENSA Dijon

5.07.2021

Résidence

Résidence Excellence des Métiers d’Art – Eva Pelzer & Maéva Ferreira Da Costa

En collaboration avec le Lycée des métiers de la céramique Henry Moisand à Longchamp, chaque année l’ENSA Dijon lance un appel à résidence à destination de ses DNSEP.  Cette résidence en lycée a pour intérêt de contribuer à l’ouverture culturelle des élèves du lycée mais également de valoriser leur créativité et leurs compétences.
Ce projet se déroule dans le cadre du label « Excellence Métier d’art » délivré par la DRAC Bourgogne-Franche-Comté et l’Académie de Dijon.

TEMPS FORTS

Ce projet de résidence se décline en trois temps forts :

  • L’accueil en résidence d’un/une jeune artiste, la présentation de son travail artistique aux élèves, la réalisation d’un projet spécifique avec l’aide des moyens techniques et humains du Lycée.
  • La conception et la conduite par l’artiste d’un workshop destiné aux élèves : productions de pièces en vue d’une exposition lors des portes ouvertes du lycée.
  • La conception et l’accompagnement d’une exposition impliquant les élèves.

 

Maéva Ferreira Da Costa et Eva Pelzer

C’est en binôme que Maéva Ferreira Da Costa et Eva Pelzer ont présenté leur candidature et ont remporté la résidence 2020-2021. Maéva Ferreira Da Casta témoigne :

« Eva s’intéresse aux phénomènes culturels folkloriques, à l’échelle locale (la chasse et les carreaux décoratifs Cf. Sus à Sus scrofa!, 2020) dont témoignent l’architecture, les objets, les coutumes… Elle puise autant dans des traditions récentes que très lointaines, entre légendes et faits avérés. L’humour est quasi omniprésent dans son travail, permettant un point d’accroche démocratique. Il permet d’une part de déverrouiller la pesanteur de l’art institutionnalisé, et surtout de se détacher du mauvais sort de la vie en en riant.
 
Quant à moi, je cherche à sonder les angles morts du savoir humain et les frontières existantes entre l’art, la science et la science- fiction. En exploitant l’indistinction entre le réel et le factice dans ses formes, je tente d’extraire le scientifique du niveau de la preuve pour l’amener à échanger avec le public au niveau de l’intime dans une poésie contemplative (Cf. Les Éteints, 2020). Mes œuvres tracent les contours d’un scénario d’archéologie spéculative qui questionnent les vestiges de l’anthropocène.
 
Malgré nos esthétiques qui prennent des formes radicalement différentes, nous nous réunissons autour du concept de réalité alternative et de la production de récits fictionnels. La nécessité actuelle de réinventer la viabilité du monde nourrit nos utopies.
 
Pour ce programme de résidence, nous nous sommes intéressées à « L’objet céramique comme vecteur d’histoires ». La céramique a la capacité de traverser le temps. En effet, les archéologues retrouvent constamment des tessons, indices des pratiques datées du Néolithique jusqu’à notre ère. Nous avons envisager la fabrication d’objets qui témoigneraient de nos univers comme des vecteurs d’histoires, un héritage inaltéré d’un temps imprécis, à mi-chemin entre la réalité et la fiction. Nous avons également proposé aux élèves de participer à l’écriture de ce projet à leur manière, en pensant à des objets faisant « trace ».
 
Le workshop avec la promo 1BMA (Brevet des Métiers d’Art) se déroule de Décembre à Mars (quelques heures toutes les 2 semaines). Nous leur avons présenté nos recherches, Eva autour de l’objet d’usage, non pensé pour perdurer, mais renseignant tout de même des pratiques d’une civilisation passée, et moi autour de l’objet prévu pour durer dans le temps et transmettre une information aux générations futures. Suite à cela, les élèves se sont tous emparés de sujets qui leur tenaient à cœur de transmettre pour l’Homme de demain. Nous les accompagnons, en ce moment, dans la création de leurs pièces. Toutes devaient être présentées lors d’une exposition, faisant office de capsule temporelle, lors des journées portes ouvertes (pour le moment annulées par l’établissement).
 
Nos projets personnels avancent grâce aux précieux conseils de nos collègues enseignantes. Pour la matière première composant ces réalisations, nous avons décidé d’utiliser des terres les plus locales possibles. Ainsi, nos céramiques seront faites de grès de St Amand et de terre de Longchamp récupérée directement dans les sous-sols de l’école, une manière de les ancrées dans le territoire. »

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