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ENSA Dijon

31.12.2014

Autre évènement

Chronique de la loge #9 : LE CONCIERGE

Avant d’aller plus loin, osons une petite digression sur l’activité du concierge. La signification du terme, tout d’abord. Ce mot dériverait du latin populaire « compagnon d’esclavage », littéralement « servir avec », en latin conservus, conservius, mais selon une autre source, il viendrait de l’ancien français hypothétique conchiarche, directeur du conchier, c’est-à-dire de la prison.

Une autre idée se dégage de l’étymologie du mot concierge : celui qui va « avec le cierge », du latin cera, cire, autrement dit l’éclairage de l’époque. Comme preuve, on donne la nomination en 1368 par Charles V de France d’un gouverneur du palais chargé de la police et, notez bien, de l’éclairage, et appelé concierge.

En tout cas, le rôle du concierge n’aurait rien de servile, le terme ne serait pas péjoratif comme il l’est aujourd’hui. Bien au contraire, c’est un titre prestigieux car il s’agissait d’officiers, de nobles donc, dont le rôle était de garder palais, châteaux ou hôtels particuliers. On comprend bien que garder les clefs de tels endroits était une responsabilité des plus sérieuses que l’on ne pouvait certes pas confier à n’importe quel va-nu-pieds. D’ailleurs, on appelle toujours concierge la personne qui détient les clefs et accueille les clients dans un grand hôtel, rôle important s’il en est.

De concierge dérive le mot conciergerie, le lieu où réside le concierge, en général un petit pavillon à l’entrée du château. Ce terme conciergerie désigne d’abord le logement du concierge, puis par extension la prison dans laquelle il gardait ses prisonniers. Cela peut faire penser à la tristement célèbre Conciergerie de Paris qui fut une prison lors de la Révolution d’où partirent pour la guillotine quelques 2780 condamnés.

Mais nous n’en sommes plus là aujourd’hui, heureusement. J’utilise une lampe électrique pour fermer le bâtiment le soir et l’école n’est certes pas une prison !

Paul MARTIN