31.12.2014

Aujourd’hui s’achèvent les trois jours du concours d’entrée à l’école. Ce fut un moment de stress, et pas seulement pour les candidats. Mais considérons ce que cet événement donne vu de la loge.

Dès 8 heures du matin les marches de l’escalier se couvrent de cartons à dessin de tout format mais aussi de rouleaux, de sacs, de paquets, de valises, de ballots, dans un déballage hétéroclite de marché aux puces. Les degrés menant à la porte d’entrée une fois occupés, c’est la cour qui accueille les concurrents et leurs travaux.

Au fur et à mesure des arrivées, je tente de mémoriser quelques visages. Peut-être parmi ceux­‐ci aurais‐je le plaisir de revoir certains l’année prochaine… Qui d’entre ces candidats viendra signer la liste des étudiants de première année ? Sur lequel de ces visages pourrais-­je enfin mettre un nom ?

Certains parents accompagnent leurs enfants. Les sourires, bien que présents, cachent une anxiété bien compréhensible. Le papa porte l’œuvre de son enfant comme un prêtre amenant à l’autel l’offrande précieuse qu’il va présenter à la divinité en espérant qu’elle sera acceptée.

Le soir, les parents viennent les chercher avec la question : « Alors ? » Je n’entends pas toujours la réponse mais je peux la deviner sur le visage souriant ou triste du rejeton. Ceux qui n’ont pas la joie d’être accueillis par leurs proches se précipitent sur leur téléphone pour sans tarder transmettre un sentiment de réussite, ou d’échec.

Mon regard sur les concours s’arrêtera à la porte d’entrée. Lorsque j ’arpenterai une école de nouveau vide après avoir été envahie par une foule anxieuse et angoissée, ne subsisteront comme traces ultimes de ce moment de tension que quelques verres et bouteilles en plastique mais aussi des dessins et des peintures éparpillés dans les salles, prémices, qui sait ? d’une oeuvre un jour mondialement connue !

Paul Martin