Art & Design

ENSA Dijon

20.01.2014 → 21.03.2014

Résidence

Latifa Laâbissi

Résidence dans le cadre de l’ARC EVENT(S) – Écritures – Performances, du 20 au 24 janvier 2014 et du 10 au 21 mars 2014

La démarche de Latifa Laâbissi consiste à rendre compte, à travers différents états du corps, des enjeux sociaux qui le traversent. Plusieurs de ses pièces, à la frontière des arts visuels et des arts de la scène, questionnent la relation conjointe entre pratique de danse et idéologie politique. De manière à mettre en place un espace critique, elle s’appuie entre autres sur la modernité en danse de l’Allemagne de l’entre-deux guerres.

Son point de départ est un corpus d’archives et de films autour des propositions de Valeska Gert, figure emblématique du cabaret politique à Berlin et d’autre part les œuvres de Mary Wigman, dont la carrière a été associée au mouvement expressionniste allemand jusqu’à la montée du nazisme. Le corps a été dompté, enrégimenté, alors qu’il aspirait, par les exercices chorégraphiques en groupe et en plein air, à un nouvel épanouissement de l’être. C’est l’époque où les esthétiques et les ambitions de concepteurs de la danse, tels Rudolf Laban, Martin Gleisner et Jean Weidt, interrogent la pratique corporelle et la parole qui font autorité, constituant les moyens d’une recherche individuelle d’épanouissement ou d’un assujettissement collectif.

Ce retour vers l’Histoire, étayé par les recherches de l’historienne de la danse Isabelle Launay, est une manière de faire écouter les temps actuels que nous traversons. Comment la danse intègre-t-elle ou non des notions disciplinaires, des codes, c’est aussi l’histoire du médium que Latifa Laâbissi prend en charge. Elle appartient à la génération des années 90 qui a souhaité ardemment en France le décloisonnement des disciplines de création et revendiqué une attitude performative à la limite de la non danse.

Self-portrait camouflage,Latifa Laâbissi ,© Nadia Lauro, 2006