06.02.2013

Enseignement de la performance / Pratique de la performance

Claudia Triozzi et Vanessa Desclaux échangeront au sujet du cheminement artistique très riche de Claudia Triozzi, à la fois danseuse, chorégraphe, ayant exploré dans son travail les nombreux liens qui s’articulent entre les arts plastiques, la danse et la performance. Claudia Triozzi est également enseignante à l’École Nationale Supérieure d’Art de Bourges depuis 2011 et elle s’interroge sur les dimensions discursive et théorique de sa démarche aux multiples entrées artistiques.

« Pour une thèse vivante » est la première proposition qui a émergé de ces interrogations et a été présentée dans le cadre d’ACTIONS jeudi 7 février 2013 à l’Atheneum.

Claudia Triozzi commence ses études de danse classique et contemporaine en Italie et s’installe à Paris en 1985. Parallèlement à son travail d’interprète (avec Odile Duboc, Georges Appaix, François Verret, Alain Buffard, Xavier Leroy et Xavier Boussiron), elle crée ses propres pièces dans lesquelles elle développe aussi bien la direction de la mise en scène que l’interprétation. Son travail de recherche et de réflexion se fonde sur une transmission où l’expérience du faire, du partage et l’engagement à l’autre fait preuve de pensée ouvrant des espaces de subjectivité et de remise en œuvre du temps.
Elle produit des spectacles iconoclastes, des tableaux vivants, dont la danse ne sort jamais indemne (entre autres Park, 1998 ; Dolled Up, 2000 ; The Family Tree, 2002 ; Stand, 2004 ; Opera’s Shadows, 2005 ; Up To Date, 2007 ; La prime, 2008 ; Ni vu ni connu, 2010) car il s’agit toujours pour Claudia Triozzi de mettre à l’épreuve les présupposés du spectacle chorégraphique. L’espace de représentation, les modes d’interprétation propres au danseur et les notions mêmes de spectacle font l’objet d’une perpétuelle remise en question. De pièce en pièce, d’espaces d’exposition en scène de théâtre, Claudia Triozzi repousse les limites du corps et les espaces de visibilité du danseur. Depuis la pièce The Family Tree (2002), Claudia Triozzi, accompagnée sur scène par Xavier Boussiron, explore le travail de la voix en passant par des expériences qui l’engageront à l’écriture de textes et de chansons. Elle expérimente des sonorités au vocabulaire bruitiste et lyrique où la voix s’exprime par des paragraphes de temps puisés dans le cinéma, le théâtre et la radiophonie. En mars 2011, invitée par le Musée de la Danse à Rennes, elle entame un nouveau projet intitulé « Pour une thèse vivante », dans lequel elle livre sa réflexion sur l’écriture d’artiste.
En septembre 2011, elle crée IDÉAL, une performance en plein air pour le festival Plastique Danse Flore, au Potager du Roi à Versailles, pour laquelle elle s’entoure d’un cheval, d’une cavalière, et d’une conférencière, Rosine Lagier, auteure de La Femme et le Cheval. Son travail se développe aussi bien sur scène qu’au travers de vidéos ou installations, exposées dans les musées ou des galeries. Elle présente ses spectacles sur la scène européenne ainsi qu’aux États-Unis, en Corée, au Japon où elle a bénéficié de la bourse AFAA, Villa Kujoyama, hors les murs, 2004. Elle développe une pédagogie liée à son propre travail en intervenant dans différentes écoles d’art en France et à l’étranger. En 2011, elle reçoit la bourse d’aide à la recherche et au patrimoine en danse mise en place par le CND (Pantin) et une bourse de recherche à l’Akademie Schloss Solitude à Stuttgart.

Claudia Triozzi a été en résidence au Centre National de Danse Contemporaine d’Angers de 2011 à 2013.

Conférence/conversation organisée dans le cadre du festival ACTIONS, présenté à l’Atheneum, centre culturel de l’Université de Bourgogne.